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"Mademoiselle", ou l'âge des femmes

 Longtemps, j'ai tourné autour du terme "mademoiselle". En parler dans le blog, ou pas ? Jusqu'au jour où je suis tombée s...

Allons à l'écologie maternelle


Le combat pour l'écologie et la guerre des sexes ?
Je n'avais jamais fait le lien.

Et puis un beau matin, j'ai entendu à la radio Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie.

Elle a affirmé que les femmes seraient
 "au premier rang" sur la protection de l'environnement.
L'information m'a intéressée. Elle méritait explication, Mme Rivasi nous a fourni la sienne 
"C'est peut-être lié à la vie, les femmes ont toujours défendu la vie, plutôt que les profits"

J'avoue avoir tiqué.
La bonne vieille barrière entre les deux sexes.
D'un côté, les femmes, créatures tout de lumière, dédiées à la vie et au don de soi.
Et de l'autre, à votre avis ?
Les hommes bien sûr, ces êtres à tendance nuisible "toujours" assoiffés de sang et d'argent.

Une petite précision tout de même.

Avec son affirmation péremptoire, Mme Rivasi se contente d'être la digne héritière d'une très ancienne tradition : opposer les "natures" féminines et masculines.
Qui a permis de longue date d'exalter une prétendue supériorité masculine.

Ou au contraire, plus récemment, les vertus de la féminité maternelle, pacifique, altruiste.

MAJ : dans le même ordre d'idées, Sandrine Rousseau (députée Europe Ecologie- les Verts) théorise sur "l'androcène", imputant la crise écologique au patriarcat et aux hommes.

 
Dans ce cas, c'est merveilleux, n'est-ce-pas ?


En réalité, glorifier les supposées qualités féminines éternelles ne sert peut-être pas...les femmes.
Ni l'écologie.




Les femmes vouées par "nature" à la vie (et à la maternité) ?...

 

Les femmes défendraient "toujours" la vie.
Ce sont elles qui auraient la plus grande compétence du côté de la pulsion de vie,
Qui seraient en constante production de vivant.
C'est naturel, puisqu'elles donnent la vie.
C'est naturel, puisqu'elles sont mères.
C'est inquiétant pour les femmes qui ne peuvent, ou ne veulent pas l'être. Elles existent pourtant. Sont-elles vraiment des femmes ?

L'identité féminine liée à la fonction de reproduction, la fonction maternelle : c'est une vieille lune des relations inégalitaires entre les sexes.
Et un obstacle à la conquête par les femmes de secteurs professionnels dits masculins.
Vous imaginez nos championnes de "la vie" armées jusqu'aux dents, faire carrière dans l'armée ou la police ?















La parité ? Quelle parité ?

Vous plaisantez, les femmes ne vont pas se mêler des occupations peu glorieuses de leurs congénères masculins.


...et les hommes, par "nature", aux activités économiques et à la destruction ?



Rappelons que l'économie du profit et de la capitalisation est une économie de gaspillage, masculine.
Pas terrible, en effet.

Les femmes, ces héroïnes du "vivant", feraient bien de se garder de tremper dans ces activités louches.
De se salir les mains dans cette fange économique vouée à "défendre les profits". Bec et ongles. Même sous des cieux communistes (voir la Chine).
Et bien sûr d'éviter de diriger des entreprises commerciales, surtout les grandes, surtout celles du CAC 40. Ces étendards du profit et de la bassesse masculine.
(et aussi du pouvoir et de la domination, mais pas touche, affaires masculines pas propres)

La parité ? Quelle parité ?

Vous plaisantez, les femmes, gardiennes "par nature" de la vie et de la générosité, ont mieux à faire.

Se consacrer à leur vocation maternelle et aux métiers dit du care (petite enfance, santé, éducation, aide psychologique et sociale, soins à la personne).
Cela tombe bien, elles y sont déjà largement majoritaires.
Dans ces secteurs professionnels souvent peu payés, peu valorisés.

Peu importe puisque les femmes sont généreuses et indifférentes aux "profits".
Qu'elles ont cette "grande compétence" pour prendre soin de "la vie" d'autrui.
Que c'est leur nature de prendre soin de Mère Nature.

 L'écologie, mieux défendue sans barrières "naturelles" entre les sexes


Mère Nature que les femmes, "naturellement", comprendraient mieux que les hommes, en  gardiennes du message écologiste

Certes, la société industrielle et technologique sous domination masculine a commis, et commet encore, beaucoup de dégâts sur l'environnement.
Certes, les femmes sont effectivement nombreuses à se battre pour le préserver.

Mais pour sauver la planète, est-il vraiment indispensable d'enfermer encore et toujours les femmes, et elles seules, dans la fonction de reproduction ?
Comme si les hommes n'y participaient en rien.
















Est-il indispensable de scier l'humanité en deux morceaux pour "toujours" antagonistes ?
Entre les femmes "toujours" vouées à la "vie" et les hommes "toujours" destructeurs ?
D'opposer indéfiniment un sexe à un autre,
De débattre indéfiniment pour déterminer lequel est supérieur à l'autre.
D'enfermer indéfiniment chaque genre dans sa "nature", ses tâches, ses tares, ses vertus.


L'enjeu écologique mérite mieux, non ?
Il mérite peut-être toute une humanité sur le pont, hors du carcan des rôles figés, des étiquettes, catégories.
De valoriser les femmes sans diaboliser les hommes.

Ce qui profiterait aux relations entre celles-là et ceux-ci.
Et à la protection de notre planète.











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